1973-2013. Le SQBB s’apprête à célébrer ses 40 ans. Merde, moi aussi ! Je suis né le 7 mai 1973, quelques jours avant l’arrivée d’une étape des Quatre Jours de Dunkerque à Saint-Quentin, remportée par le Belge Freddy Maertens. Ma mère m’en a toujours « voulu » pour avoir raté cet évènement qu’elle affectionnait. Exactement deux semaines plus tard, le 21 mai, le SQBB sortait des entrailles du basket saint-quentinois.
Le père (Amicale Jumentier) et la mère (US Cheminots) – à moins que ça ne soit l’inverse – coulaient des jours paisibles mais médiocres (respectivement 9e et 8e) en Excellence régionale, l’actuelle Prénationale. Un autre membre de la famille, l’AS Motobécane, émargeait en Nationale 4. Sa section basket disparaîtra deux ans plus tard après avoir plongé volontairement en Promotion régionale.
Premier président du SQBB, Jean Cantineau a eu le nez fin en arrachant à l’ASM, dès l’été 1973, un certain Bertrand Gamess, entraîneur-joueur de 28 ans à qui il confie son bébé. Le Martiniquais devait cumuler treize années de coaching et mettre sur orbite l’un des bastions du basket français.
Muté du sud-ouest, directeur de la Caisse d’Epargne, acteur majeur de l’histoire du club, Jean-Claude Chrétien deviendra président en 1978 et donnera l’impulsion nécessaire en mettant fin à l’exception culturelle dont se targait ses prédécesseurs : il franchit le Rubicon en recrutant le tout premier Américain du club. Henry Wright débarque de sa Géorgie natale (il jouera sept saisons à Saint-Quentin et ne connaîtra aucun autre club) et fait décoller le SQBB, qui monte en Nationale 4 puis N3 tout en restant invaincu durant deux ans et demi !
En 1982, une nouvelle fusion voit le SQBB absorber le Foyer Laïque Harly-Saint-Quentin et son réservoir de jeunes, dont un certain Frédéric Cagneaux. De coups du sort en désillusions, il faut patienter jusqu’en 1987 pour que le club explose, accédant successivement en N1B puis N1A. Le SQBB passe quatre années éblouissantes parmi l’élite du basket français, dispute un tour de coupe Korac contre le Panathinaïkos, avec Sébastien Lambert en bout de banc, mais se brûle les ailes au chalumeau européen.
En 1993, c’est la banqueroute. Le grand SQBB repart en Nationale 4 avec ses jeunes et l’appui démesuré, dingue, de 3000 supporters. Sous la baguette de Robert Ducamp, son président jusqu’en 2008, il lui faudra seulement six ans pour retrouver la Pro B, un rang digne de son statut. Puis de crâmer une nouvelle fois le porte-monnaie en 2009. Tout ça pour dire qu’à quarante ans, et alors qu’il vient de déposer un dossier de wild card en Pro A, le club saint-quentinois n’est pas le fruit du hasard ou de la providence. Il repose sur un socle historique riche de quarante années de crises et d’exploits, de terribles défaites et d’héroïques victoires. Tout ce qui nourrira les années à venir.
Bonne année, bon anniversaire.